UN LIVRE...............BIEN NOIR !
L’UMP vient, à nouveau, de signer un pamphlet conjuguant, au fil des pages, inepties et calomnies. Pire, le Livre Noir des Régions socialistes, au motif d’enterrer la politique des régions françaises détenues par la gauche depuis 2004 et de déterrer la hache de guerre en vue des prochaines échéances régionales de 2010, manie la désinformation.
J’en veux pour preuve les arguties avancées par l’UMP en ce qui concerne la gestion du conseil régional de Bourgogne. Voici quelques exemples…
Si l’on en croit ce livre (enfin peut être devrais-je l’appeler différemment), nous nous livrerions, en Bourgogne, à « un matraquage fiscal à répétition ». Il faut savoir, qu’en dehors de la période initiale de remise à niveau, le conseil régional s’est engagé dans un pacte de stabilité fiscale. Depuis 2005, les impôts n’ont, en effet, évolué qu’au strict niveau de l’inflation. Aujourd’hui, la Bourgogne se situe au 9e rang des régions les moins imposées pour la taxe professionnelle et au 10e pour la taxe sur le foncier bâti (que ne paient pas les locataires). Et je vous ferai grâce de vous rappeler que, dans le même temps, le ticket modérateur mis en place pour la taxe professionnelle par le gouvernement fera perdre 70 M€ de recettes fiscales à la région d’ici 2010 !
« Les moyens que l’on consacrerait aux lycées, à la formation professionnelle, à l’aménagement du territoire et au transport seraient en baisse », si l’on poursuit la lecture. Rien n’est plus faux. C’est même strictement l’inverse ! Jamais les efforts en faveur de ces politiques n’ont été aussi conséquents. L’évolution des crédits de paiement de 2007 à 2008 est de plus de 8 % (soit + 43 M€) !
L’UMP déplore également que « certaines politiques régionales puissent venir concurrencer celles de l’Etat ». Si l’on n’était pas sur un terrain empreint de gravité, eu égard au désengagement répété de l’Etat, cet argument pourrait prêter à sourire. Car quel étrange reproche lorsque l’on sait que nos politiques visent généralement à compenser les insuffisances de l’Etat et à s’adapter avec beaucoup plus de pertinence aux besoins locaux.
Quant aux dépenses de communication, elles sont restées stables en 2007 par rapport à l’année précédente, leur part relative ne représente que 0,6 % du budget global et il s’agit, pour l’essentiel, d’une communication présentant aux Bourguignons les services publics régionaux (transports, lycées, formation professionnelle…) ou expliquant les nouvelles politiques publiques mises à leur profit (prêts à taux 0 pour l’isolation des logements des particuliers, dispositifs d’intervention agricole…). Plutôt qu’une communication politique, nous privilégions une communication informative destinée à sensibiliser le plus grand nombre de Bourguignons aux dispositifs régionaux.
Sur les « trop nombreux voyages à l’étranger », contrairement à ce qui est affirmé, jamais les élus ne se sont déplacés en Inde ou à Dubaï. Poursuivant en cela la politique de l’exécutif précédent (qui avait décidé l’ouverture d’une maison de la région à Mayence et Prague), le conseil régional a renforcé ses capacités de déploiement des actions économiques à l’étranger par la création d’un poste permanent à Singapour. Les comptes rendus d’activité en sont très positifs. La Bourgogne est une des seules régions de France à augmenter très significativement ses chiffres du commerce extérieur (+ 20 % en deux ans). Il n’est pas interdit de penser qu’il puisse y avoir un lien avec les organisations en réseau mises en place par le conseil régional…
Dernier exemple, et pas des moindres, le graphisme présentant les dotations de l’Etat qui atteindraient, pour notre région, 360 M€ en 2008… est faux. En 2007, les dotations d’Etat n’ont atteint que 270 M€ et leur progression attendue pour 2008 n’est que de 1,74 %. On est loin des 360 M€ évoqués dans le document. Sans compter qu’il faut soustraire un manque à gagner de plus de 12 M€ en 2008 lié aux charges non compensées de l’acte II de la décentralisation !
Voilà quelques (vrais) arguments que je voulais vous présenter sur ce Livre Noir dont les auteurs ne peuvent décidément tirer aucune fierté…
Amitiés,
François PATRIAT