TME : LE PS NOUS ROULE A CONTRE-SENS !
Ca ne s’arrange pas…
Alors même que notre HyperZorro donne le sentiment de commencer à patiner dans la semoule, les hiérarques du PS ne trouvent rien de mieux à faire que de légitimer son déni de démocratie consistant à détourner le résultat du suffrage universel par l’utilisation du suffrage indirect.
Jouer la démocratie représentative contre le referendum après avoir défendu le principe du referendum populaire pendant la campagne de la présidentielle revient donc une fois de plus à prendre tout simplement les citoyens pour des ânes.
On constate avec amertume que cette tendance lourde est ici cautionnée par ceux-là mêmes qui nous parlaient de « démocratie participative » avec force trémolos dans la voix il y a encore quelques mois.
Sans même entrer dans le débat de fond sur le contenu du « Mini Traité », on ne voit pas comment ne pas analyser cette posture de la direction du PS comme la manifestation d’un non-sens stratégique doublé d’une complète cécité politique.
Non sens stratégique car cette décision va à l’évidence rouvrir en son sein même des fractures qui sont à l’opposé des nécessités du rassemblement dont la gauche a impérativement besoin pour exister face à l’activisme forcené de notre « Monarque PDG ».
Non sens stratégique parce qu’en paraissant cautionner une décision qui n’est rien d’autre que le fait du Prince, elle cautionne dans le même temps la démarche qui a consisté pour ledit Prince à tout faire depuis son avènement pour imposer l’idée que le clivage droite-gauche avait vécu.
Non sens stratégique parce que ce qui va apparaître comme une simple reddition en rase campagne ne s’accompagne même pas d’une quelconque contrepartie visible aux yeux de l’opinion, si ce n’est la légitimation à posteriori de la démarche des « transfuges » du genre Kouchner ou Juillet qui n’ont jamais fait mystère de leur engagement personnel en ce sens.
Quant à la cécité politique c’est celle de soi-disant responsables politiques qui donnent le sentiment d’être aussi sourds au vacillement actuel de l‘opinion des couches populaires (celles-là mêmes qui ont assuré en bonne part le succès du candidat Sarkozy), qu’ils l’avaient été d’une forte majorité de leur propre électorat au moment du referendum sur le Traité « constitutionnel ».
Au moment même où des foyers de contestation éclatent un peu partout pour tenter de s’opposer aux effets des mesures les plus socialement destructrices mises en place par le chef de l’Etat lui-même, lui donner un tel blanc-seing, même par défaut, constitue à l’évidence une grave faute politique.
Une fois de plus, et en partie grâce à ce nouveau renoncement des « élites » du PS qui prétendent œuvrer à sa rénovation interne autant qu’au rééquilibrage de la démocratie dans nos institutions, la France va ainsi avoir le douteux privilège de constituer une exception Européenne, en acceptant de contredire le résultat d’un referendum par la voie parlementaire. Ni le Danemark (pour le Traité de Maastricht), ni l’Irlande (pour le Traité de Nice), n’avaient osé aller jusque là.
Merci tout de même à Benoît Hamon, bien entendu. On attend une réaction au même niveau de quelques autres.
Merci à CFO pour ce billet