LA REPUBLIQUE LAIQUE VUE PAR SARKOZY !
SARKOZY a décidé d’accorder un privilège à l’option religieuse, affirmer vouloir l’égalité des religions entre elles et c’est, selon lui, pour cette raison qu’il envisage de construire sur les fonds publics des lieux de culte, (notamment pour permettre aux citoyens de confession musulmane de pratiquer leur religion). Dans ce cas, force est de constater qu’il ne souhaite donc pas seulement « toiletter » selon ses propres termes, la loi de 1905, mais bien plutôt l’abolir définitivement ! Car promouvoir le financement des lieux de culte par l’Etat revient ni plus ni moins à supprimer l’article 2, fondement même de la Loi de 1905 :
« La République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte". La religion n'est pas un service public, comme l‘éducation, la culture ou la santé. Elle n'engage que les fidèles et le budget de l‘Etat, constitué par les impôts payés par des athées autant que par des croyants, n'a donc pas à financer les cultes, pas plus qu'elle n'aurait à financer, dans ce cas, la diffusion de l'athéisme ou de l‘humanisme, ou de la libre pensée ou de la Franc-maçonnerie etc… Il apparaît évident que l‘Etat est déjà suffisamment endetté et trop pauvre pour parvenir à financer les finalités sociales des services publics qui concernent tous les citoyens. Or, l’Etat serait donc selon lui assez riche pour financer l'option religieuse, qui pourtant n'en concerne que certains. Cette idée est tout à fait intolérable ! La République n'est pas une juxtaposition de communautés particulières. Il n'y a pas en France cinq millions de "musulmans", mais cinq millions de personnes issues de l'immigration maghrébine ou turque, très diverses dans leurs choix spirituels. Seule une minorité d'entre elles fréquente la mosquée, la majeure partie faisant de la religion une affaire privée. Dès lors, la République ne doit pas renoncer à la laïcité pour satisfaire cette minorité, mais concentrer les deniers publics sur la redistribution au service de la gratuité des soins, le logement, l’emploi, l’éducation, la culture qui concernent tous les hommes, sans distinction de nationalité ou de choix spirituels ? Alors quelle égalité souhaite-t-il promouvoir ? L’égalité des religions entre elles ? Mais par ses déclarations c’est bien encore une fois la discrimination et le communautarisme dont il fait la promotion ! Ne pas se tromper de combat : en République, seul l'intérêt général, commun à tous, portant sur les biens et besoins de portée universelle, mérite financement public !