LA MEDECINE : UNE MARCHANDISE COMME LES AUTRES ?
Le gouvernement a lancé hier, au Parlement, la réforme des hôpitaux. Regroupement, fermeture de services, partage de moyens... Et pour la méthode, sur le papier, c’est simple : il faut faire mieux, à moyens constants.
Alors voici le programme !
- Création de "communautés hospitalières de territoire": sur un territoire donné à définir, les hôpitaux seraient incités à se regrouper pour mutualiser leurs moyens.
- Renforcement des pouvoirs des directeurs d'hôpitaux et créer "un statut ad hoc" pour les hôpitaux publics.
- Aménagement du statut des médecins hospitaliers, de façon à pouvoir prendre en compte leur activité pour calculer leur rémunération. Il s'agirait de rendre l'hôpital plus attractif pour les médecins face aux cliniques privées qui offrent de meilleures rémunérations.
- Amélioration de la régulation des urgences.
Alors en clair, ça veut dire…
250 hôpitaux pourraient voir des services fermés pour être regroupés avec ceux des hôpitaux voisins.
Une logique purement comptable dans ce projet de réforme. Une logique qui ne viserait qu’à un soi-disant retour à l’équilibre budgétaire en 2012, sans pour autant “soigner plus ni soigner mieux”.
L’objectif inavoué de cette réforme, peut-être celui de financer les cliniques privées et de contribuer au désengagement de l’État du service public de santé ? Lorsque Nicolas Sarkozy affirme que l’hôpital a suffisamment de moyens, il doit avoir pour référence la clinique privée où Mme Dati a accouché ou l’Hôpital américain de Neuilly. Il y a de quoi être outrés ! Car, il est facile de déclarer aujourd’hui que ce modèle ne fonctionne plus quand hier on a contribué, à travers des réformes successives, à le mettre en échec, à l’amputer de moyens humains et financiers.
C’est comme se tirer une balle dans le pied et dire qu’on ne peut plus marcher ! Il y a déjà eu cinq réformes à l’hôpital dont la dernière en 2004 qui n’a toujours pas été évaluée !
La particularité de cette réforme, c’est que la santé ne peut être considérée comme un secteur ordinaire. Derrière les chiffres froids, il y a des êtres humains, des souffrances mais aussi des espérances.
Mais, pour Sarkozy et son gouvernement , il va sans dire que « La médecine est une marchandise comme les autres »